Quand il était petit, Frédéric
Leclet voulait piloter des bolides… mais la vie en a décidé
autrement. Alors cet enseignant du lycée Georges-Cormier de
Coulommiers (Seine-et-Marne) a créé un cursus post-bac dédié aux
mécaniciens automobiles de compétition. Cette « formation
complémentaire d'intérêt local » (FCIL) est développée avec
l'Aérosphalte de La Ferté-Gaucher (Seine-et-Marne) et dure un an.
Ouverte sans publicité en octobre dernier, le recrutement a commencé
pour la rentrée prochaine. « L'idée est née d'une frustration
personnelle, estime Frédéric Leclet, professeur en génie
mécanique. Ma passion pour la musique me prenait trop de temps et
j'ai dû abandonner le rêve de conduire des voitures de course. »
Mais il décide d'exploiter le potentiel de Georges-Cormier,
labellisé lycée des métiers de l'automobile
et des engins motorisés. Aucun cursus similaire en Ile-de-France
En 2006, il construit un prototype de voiture de course avec des
élèves — en dehors des heures de cours
— pour participer à un challenge d'écoles d'ingénieurs. « On
est arrivés quatrième sur neuf établissements, sachant que notre
budget était dix fois moins élevé que celui des autres. » Il faut
dire que ses ouailles ont une imagination débordante : « On a
participé avec un châssis d'Alpine sur lequel était montée la
coque d'une Ferrari des années 1960! » La mayonnaise prend
définitivement il y a deux ans, avec l'arrivée du circuit de La
Ferté-Gaucher, auquel se greffent des écuries et des écoles de
pilotage. « Pour créer une formation, il nous fallait la légitimer
auprès du rectorat, poursuit l'enseignant. Une dizaine d'entreprises
ont alors signé un partenariat avec nous. » Le cursus est
officiellement lancé le 25 juin dernier. Profils d'étudiants
acceptés : « Les bacs pros mécanique automobile ou un bac STI. »
Trois élèves se lancent pour la première rentrée, en octobre
dernier. Au programme : vingt-quatre semaines de théorie et
vingt-quatre autres dédiées à un stage en entreprise. Côté
cours, la moitié de l'enseignement est réservée à la mécanique
et le reste se partage entre initiation à la carrosserie et
peinture, dessin assisté par ordinateur (DAO), usinage, anglais
technique, gestion d'entreprise et informatique. « Cette palette de
cours leur permet d'être embauchés dans une entreprise de course
automobile mais aussi de monter leur propre société », assure
Frédéric Leclet. Exit la Formule 1 ou le championnat WRC
(Championnat du monde des rallyes), réservés aux ingénieurs, mais
des écuries participant aux 24 Heures du Mans sont accessibles. Le
lycée a investi dans trois véhicules d'occasion pour que les
mécaniciens en herbe se fassent la main, dont une monoplace de 7 000
€ et une Formule France de 1965. « Et les écoles de pilotage de
l'Aérosphalte nous confient l'entretien de leurs engins », précise
Frédéric Leclet. Qui estime essentielle la proximité de ce circuit
: « En France, il n'existe que cinq ou sept cursus similaires et
aucun en Ile-de-France. Tous sont situés à côté d'un grand
circuit automobile comme ceux du Mans (Sarthe) ou de Nogaro (Gers) ».
Renseignements au 01.64.75.30.00 ou sur le site
http://www.lyceedesmetierscormier.ac-creteil.fr/
Source Le Parisien